Ce rapport rend compte des travaux menés dans le cadre du projet EXPACC (Explanatory factors of road user charging acceptability) dans le programme ERA-NET SURPRICE, par les trois équipes suédoise, finlandaise et française en général, et l’équipe française du LET en particulier. Le but de ce projet est d’entreprendre une comparaison, entre différents pays, des facte urs d’acceptabilité du péage urbain. Les trois pays participants (Suède, Finlande, France) ont des expériences variées du péage routier (qu’il s’agisse de péage urbain ou de péage de financement pour les routes) et des attitudes variées quant à la régulation de la demande par les prix. Il s’agit d’explorer les attitudes sur la régulation en général dans les transports, mais aussi en particulier relativement à des scénarios de péage précis, leurs caractéristiques et des variantes en termes d’équité tarifaire et d’utilisation des recettes. Deux axes d’investigation sont privilégiés. Le premier consiste à comparer les effets de différents facteurs, les uns relatifs à des facteurs proprement individuels (de signalétique ou reflétant l’impact du péage sur les situations individuelles), les autres relatifs à des attitudes d’ordre « sociétal » quant à la régulation en général. Le deuxième axe d’investigation consiste à comparer les variations d’impact des différents facteurs entre les trois pays, c’est-à-dire trois contextes culturels et politiques différents. Pour ce faire, une enquête quantitative commune a été menée dans les trois villes (Stockholm, Helsinki, Lyon), laquelle a permis d’explorer un large éventail de facteurs explicatifs des attitudes au regard du péage urbain. Enfin, nous avons saisi l’opportunité de cette recherche pour réaliser des focus groups à Lyon sur la thématique du péage urbain. Le péage urbain est accepté par une grande majorité des habitants de Stockholm à l’inverse de ceux d’Helsinki et de Lyon. Le fait d’avoir expérimenté le péage urbain semble être le premier facteur explicatif dans l’acceptation du péage urbain, après une phase initiale d’opposition majoritaire comme dans le cas de Stockholm. L’affectation des recettes du péage, que ce soit aux routes ou aux transports collectifs, est un facteur d’acceptabilité plus forte. La réduction du tarif en faveur des bas revenus joue un rôle variable selon les villes sur l’opinion face au scénario de péage. A Stockholm, les répondants sont clairement opposés à une telle réduction, alors qu’à Lyon les répondants sont en faveur d’une telle mesure. Mais les discussions en focus groups à Lyon montrent qu’au-delà de positions de principe altruistes, on s’interroge sur la faisabilité d’une telle mesure et sur sa justification elle-même. Les attitudes d’une part face aux questions environnementales, d’autre part face au degré de d’intervention publique, apparaissent être des thématiques structurantes de l’opinion quant au péage urbain. La deuxième apparaît plus clairement encore dans les oppositions exprimées dans les focus groups à Lyon, sous la forme des atteintes à la liberté de circuler. En outre, le résultat de l’enquête quantitative à Lyon montre que les variables représentatives d’un éventuel intérêt personnel (exemple, habiter ou travailler ou pas dans la zone à péage, revenu, etc.) sont inopérantes pour expliquer les attitudes. Il s’agit donc bien d’un débat de fond et non guidé par des considérations strictement egocentriques. Cependant, ces mêmes discussions montrent qu’au-delà des positions de principe, les personnes sont prêtes à discuter des niveaux de tarif et reconnaissent qu’elles « feraient avec » en cas de mise en place du péage. En outre, une variante de rationnement sous forme de « droits à circuler » (i.e. quelques jours gratuits, les jours supplémentaires à péage) semblerait augmenter le degré d’acceptabilité du péage.

ExpAcc : Explanatory Factors of Road User Charging Acceptability / Charles, Raux; Stéphanie, Souche; Rappazzo, Valentina. - STAMPA. - 1:(2012), pp. 1-161.

ExpAcc : Explanatory Factors of Road User Charging Acceptability

RAPPAZZO, VALENTINA
2012

Abstract

Ce rapport rend compte des travaux menés dans le cadre du projet EXPACC (Explanatory factors of road user charging acceptability) dans le programme ERA-NET SURPRICE, par les trois équipes suédoise, finlandaise et française en général, et l’équipe française du LET en particulier. Le but de ce projet est d’entreprendre une comparaison, entre différents pays, des facte urs d’acceptabilité du péage urbain. Les trois pays participants (Suède, Finlande, France) ont des expériences variées du péage routier (qu’il s’agisse de péage urbain ou de péage de financement pour les routes) et des attitudes variées quant à la régulation de la demande par les prix. Il s’agit d’explorer les attitudes sur la régulation en général dans les transports, mais aussi en particulier relativement à des scénarios de péage précis, leurs caractéristiques et des variantes en termes d’équité tarifaire et d’utilisation des recettes. Deux axes d’investigation sont privilégiés. Le premier consiste à comparer les effets de différents facteurs, les uns relatifs à des facteurs proprement individuels (de signalétique ou reflétant l’impact du péage sur les situations individuelles), les autres relatifs à des attitudes d’ordre « sociétal » quant à la régulation en général. Le deuxième axe d’investigation consiste à comparer les variations d’impact des différents facteurs entre les trois pays, c’est-à-dire trois contextes culturels et politiques différents. Pour ce faire, une enquête quantitative commune a été menée dans les trois villes (Stockholm, Helsinki, Lyon), laquelle a permis d’explorer un large éventail de facteurs explicatifs des attitudes au regard du péage urbain. Enfin, nous avons saisi l’opportunité de cette recherche pour réaliser des focus groups à Lyon sur la thématique du péage urbain. Le péage urbain est accepté par une grande majorité des habitants de Stockholm à l’inverse de ceux d’Helsinki et de Lyon. Le fait d’avoir expérimenté le péage urbain semble être le premier facteur explicatif dans l’acceptation du péage urbain, après une phase initiale d’opposition majoritaire comme dans le cas de Stockholm. L’affectation des recettes du péage, que ce soit aux routes ou aux transports collectifs, est un facteur d’acceptabilité plus forte. La réduction du tarif en faveur des bas revenus joue un rôle variable selon les villes sur l’opinion face au scénario de péage. A Stockholm, les répondants sont clairement opposés à une telle réduction, alors qu’à Lyon les répondants sont en faveur d’une telle mesure. Mais les discussions en focus groups à Lyon montrent qu’au-delà de positions de principe altruistes, on s’interroge sur la faisabilité d’une telle mesure et sur sa justification elle-même. Les attitudes d’une part face aux questions environnementales, d’autre part face au degré de d’intervention publique, apparaissent être des thématiques structurantes de l’opinion quant au péage urbain. La deuxième apparaît plus clairement encore dans les oppositions exprimées dans les focus groups à Lyon, sous la forme des atteintes à la liberté de circuler. En outre, le résultat de l’enquête quantitative à Lyon montre que les variables représentatives d’un éventuel intérêt personnel (exemple, habiter ou travailler ou pas dans la zone à péage, revenu, etc.) sont inopérantes pour expliquer les attitudes. Il s’agit donc bien d’un débat de fond et non guidé par des considérations strictement egocentriques. Cependant, ces mêmes discussions montrent qu’au-delà des positions de principe, les personnes sont prêtes à discuter des niveaux de tarif et reconnaissent qu’elles « feraient avec » en cas de mise en place du péage. En outre, une variante de rationnement sous forme de « droits à circuler » (i.e. quelques jours gratuits, les jours supplémentaires à péage) semblerait augmenter le degré d’acceptabilité du péage.
File in questo prodotto:
Non ci sono file associati a questo prodotto.
Pubblicazioni consigliate

I documenti in IRIS sono protetti da copyright e tutti i diritti sono riservati, salvo diversa indicazione.

Utilizza questo identificativo per citare o creare un link a questo documento: https://hdl.handle.net/11583/2522448
 Attenzione

Attenzione! I dati visualizzati non sono stati sottoposti a validazione da parte dell'ateneo